[NEWS] Conférence CEDITI/Technofutur3 du 03 juin 2003 : troisième et dernière partie.
Et voici le troisième et dernier volet de la présentation de la journée organisée le mardi 3 juin 2003 par le
CEDITI et Technofutur3 sur les enjeux et les opportunités des logiciels libres. Il couvre le seconde
moitié de
l'après-midi, consacrée à la présentation de projets libres. Sont intervenus Damien Sandras, coordinateur du
projet GnomeMeeting (logiciel libre de vidéo-conférence, de téléphonie et de VOIP), et Hugues Peeters, membre du
noyau de développement du logiciel libre d'elearning Claroline.
Damien Sandras, créateur et coordinateur du projet, en a présenté la genèse. La genèse de GnomeMeeting est un
travail de fin d'études réalisé pour l'obtention du grade d'ingénieur civil en informatique de l'UCL. Suite à
l'autorisation accordée par l'UCL de le passer en GPL, GnomeMeeting a rencontré un vif succès en étant introduit en
un temps record dans les distribution Debian, puis RedHat et Mandrake. Il est aujourd'hui bien implanté dans le
monde Unix, tandis qu'un portage pour Windows est envisagé. Ce dernier n'est pas la priorité du chef de projet,
peu enthousiaste à l'idée de développer sous Windows, et dépendra des apports en provenance de la communauté.
Le projet GnomeMeeting a ensuite été poursuivi bénévolement dans un cadre communautaire. Ce qui frappe, c'est
la structuration de cette communauté. Les tâches (réalisation du site Internet, traduction du logiciel, codage, etc)
sont en effet réparties de manière claire à travers une équipe de bénévoles forte d'une vingtaine de personnes.
Hugues Peeters, membre du noyau de développement de Claroline, a ensuite présenté la success stories de cette plate-forme
d'elearning, basée sur PHP et MySQL.
La création de Claroline est liée à un constat d'échec. La stratégie d'elearning de l'UCL, basée sur le coûteux
logiciel propriétaire WebCT acheté courant 1999, ne séduisait pas les utilisateurs. En cause : la complexité de la
solution proposée, pas adaptée aux demandes simples des professeurs. En réaction, l'équipe chargée de l'elearning
développa une boîte à outil alternative, basée sur l'intégration de modules Open Source. C'est ainsi que naquit Claroline,
courant 2001. En 2003, Claroline était utilisée par 18 institutions belges, 26 françaises et 200 au niveau mondial ! A
l'UCL, 500 cours en font usage, pour un total de 8000 utilisateurs.
Thomas De Praetere, son collègue et fondateur de Claroline Services (une spin-off de l'UCL), a également pris
part à la séance de questions-réponses. Il a notamment insisté sur la différence entre valeur d'usage et valeur de vente.
un logiciel édité voit sa valeur de vente diminuer s'il passe libre, car il est librement copiable et redistribuable.
La rareté, source de valeur marchande, est ici supprimée. Par contre, une entreprise qui ne vend pas un logiciel
qu'elle utilise et développe en interne voit la valeur de ce logiciel augmenter s'il devient libre.
Cette augmentation est liée au apport probables d'une communauté. C'est typiquement la situation de l'UCL, confrontée à
l'obligation de rédevelopper en interne une solution d'elearning adaptée aux besoins de ses professeurs et étudiants.
Interrogé sur le fait de savoir si les universités ne pratiquaient pas une concurrence déloyale en produisant des
logiciels libres, Thomas de Praetere, soutenu par d'autres intervenants, a répondu que les
universités étant financées par les deniers publics, la publication de logiciels académiques sour
forme de logiciels libres procédait d'une certaine logique. Une telle démarche permet par ailleurs la création d'une
activité économique, basée sur les services. C'est ainsi que trois sociétés de services basées sur Claroline existent
déjà.
Posté le 16 juin 2003.
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