[NEWS] Le 10 avril 2003, le CETIC organisait une conférence-débat sur les logiciels libres.
Les principaux thèmes abordés furent finalement :
-> l'intérêt de l'édition mutualiste, en particulier pour les organismes publics
-> l'intérêt, à la fois pour le client et pour le concepteur, de partir du réservoir de code libre existant, pour la construction modulaire et itérative d'applications informatiques
Après quelques considérations générales sur les logiciels libres, Arafox (SSLL belge) a insisté sur l'intérêt de développer des logiciels libres au niveau public. Les logiciels libres sont en effet un gage de viabilité, de sécurité et de bonne utilisation des biens publics. Les organismes publics possèdent généralement le personnel nécessaire à la maintence et à la création de logiciels. Utiliser et fédérer les capacités de plusieurs organismes ne peut donc que profiter à l'ensemble de la communauté. Si chaque informaticien du public affecte 10% de son temps à du développement logiciel, des applications complexes pourront être crées et remplacer à terme les solutions propriétaires utilisées actuellement.
Arafox y a ensuite rappelé l'intérêt du développement mutualiste. Le rôle de la société de services en informatique se trouve profondément modifié. Elle intervient pour :
- rassembler des clients solvables aux besoins semblables
- identifier chez ces derniers les personnes disposant d'un bon potentiel de co-développement
Le bénéfice est double :
- partage des coûts entre les différents clients
- meilleure adéquation du produit aux besoins des utilisateurs finaux
Le prestataire externe accumule pour sa part une quantité importante de code réutilisable lors de projets ultérieurs.
Le créateur de la plate-forme d'elearning Claroline (Université Catholique de Louvain) a ensuite fait part de sa propre expérience pour donner un éclairage nouveau sur la création d'une application informatique. Claroline est en fait parti d'un double constat :
- Le premier est un constat d'échec. La plate-forme d'elearning propriétaire choisie à l'origine, riche mais lourde, ne convainquait pas (4 profeseurs utilisateurs)
- Chaque outil présent et intégré dans cette solution d'elearning propriétaire possède généralement un équivalent libre, souvent de meilleure qualité mais non intégré.
L'évolution de Claroline a été guidée par les besoins des utilisateurs et la recherche systématique de briques logicielles (quizz, forums, etc) libres prééxistantes répondant à ces besoins. On peut parler de développement itératif, avec une interaction forte entre concepteur de l'application et utilisateur final. Un CMS (Course Management System) a ainsi pu être redéveloppé en six mois. Le résultat est un réel succès puisque l'on est passé de 4 à 400 utilisateurs (et 10.000 étudiants) en moins d'un an !
Le créateur de Claroline a ensuite fait part de différentes questions concrètes que l'on se pose dans un projet de co-développement :
- comment donner une dimension internationale à un projet libre, la constitution d'un réseau étendu étant le gage de contributions significatives (environ 2% des utilisateurs étant prêts à contribuer activement : traductions, documentations, déverminage, etc) ?
- comment identifier les contributeurs compétents et, surtout, fiables (ce qui se traduit par des questions très concrètes comme : à qui donner l'accès au serveur de développement) ?
- que choisir entre contributions/propositions concurrentes, sans vexer l'interlocuteur ni pénaliser le projet ?
- etc...
L'image donnée est celle d'une aventure passionnante, où les relations humaines et les utilisateurs occupent -enfin- une place centrale.
Posté le 13 avril 2003.
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